De bonnes idées
De nombreuses bonnes idées peuvent concrétiser les principes énoncés ci-dessus :
Un congé parental partagé
En Europe, l’écart salarial entre les hommes et les femmes est énorme. Toutes les données démontrent que si celui-ci est relativement faible pour les personnes sans enfants, il se creuse considérablement après la naissance du premier enfant et ne se résorbe jamais pour les mères. Il en va de même pour l’accès des femmes à la sphère publique, aux postes de direction... Sans égalité dans la prise en charge des enfants, il n’y aura pas d’égalité dans le reste de la société. L’Europe doit prendre ses responsabilités sur le sujet.
Une PAC cohérente
La politique agricole commune (PAC) doit s’aligner sur les autres directives protégeant les personnes et la nature. La PAC nuit véritablement aux efforts de protection de la nature et des personnes et doit être modifiée.
Assemblées citoyennes
WeMove Europe a trouvé de l’inspiration dans l’exemple de l’Irlande et de l’expérience démocratique importante que le pays a vécu dans le cadre de l’Assemblée citoyenne sur l’avortement. Cette expérience a rassemblé des personnes choisies au hasard pour écouter, questionner, débattre et se prononcer sur une question controversée, à l’histoire longue et douloureuse. Le pays a fait l’expérience de la démocratie délibérative sans pour autant renier la démocratie représentative. Plutôt que d’être mis en opposition, ces deux concepts ont été perçus comme complémentaires.
Éducation citoyenne
La participation active et informée des citoyen·ne·s constitue la base de la démocratie. L’école a un rôle important à jouer en matière d’éducation civique et peut aider les élèves à comprendre le fonctionnement de l’UE. Toutes les écoles en Europe devraient inclure dans leur programme des cours permettant de mieux comprendre l’UE. Cela donnerait lieu à une meilleure participation aux élections et au processus d’élaboration des politiques de l’UE. Si les personnes sont mieux informées et reliées entre elles, elles seront ainsi plus à même d’améliorer la politique européenne.
Assemblée constituante
Il s’agit de redéfinir le rôle des institutions européennes et le sens de la démocratie par la participation massive des citoyen·ne·s. Cette démarche impliquerait de convoquer une Assemblée constituante au sein de laquelle l’ensemble de la société européenne serait représentée. Elle pourrait être élue sur une base transnationale. Son mandat consisterait à rédiger et à mettre en œuvre une Constitution démocratique pour l’Europe.
Initiative citoyenne européenne (ICE)
L’ICE constitue un moyen de tirer parti du pouvoir citoyen afin de faire adopter ou modifier les politiques et lois européennes. En rassemblant un million de signatures d’Européen·ne·s, il est possible d’obtenir des changements et de nouvelles lois. Cet outil transnational de démocratie directe doit être pris plus au sérieux par les institutions de l’UE : les États membres ignorent encore largement son existence, la Commission ne met pas encore en œuvre les idées qui en découlent ou alors elle requalifie cet outil comme permettant simplement de fixer un « programme de travail ».
Erasmus pour tou·te·s
Erasmus est considéré comme l’un des meilleurs programmes mis en œuvre par l’UE, et c’est le cas. Cependant, il est encore réservé aux privilégié·e·s, dans la mesure où il n’est accessible qu’aux étudiant·e·s de l’enseignement supérieur. Ainsi, un Erasmus universel pour tous les jeunes nous semble constituer une très bonne proposition.
Associations européennes
À ce jour, les associations ne peuvent être immatriculées qu’au sein des États membres. Cela freine considérablement la croissance des associations au-delà des frontières ainsi que l’émergence d’une véritable communauté européenne des associations.
Société de diffusion publique européenne
Davantage d’espaces de débat sont nécessaires en Europe. Une société de diffusion publique européenne permettrait à toutes sortes de personnes à différents niveaux de prendre part au débat.
Un pilier social européen
L’Europe est de plus en plus unifiée et intégrée dans tous les domaines qui servent les grandes entreprises. Les coûts de cette unification reposent sur les épaules des gens ordinaires : faiblesse des normes sociales, dégradation des conditions de travail, et insuffisance des services publics, notamment dans le secteur de la santé. Dans certains pays et régions, la situation est dramatique. L’UE doit assumer la responsabilité de ses citoyen·ne·s et bâtir un pilier social européen afin de garantir le bien-être de chacun·e.
Représentation de l’UE au sein des organisations internationales
Plutôt que de réserver les sièges à la France, à l'Allemagne et au Royaume-Uni selon une tradition d’un autre temps, l’UE devrait disposer d’un siège dans toutes les organisations internationales clés afin de bénéficier d’une meilleure représentation.
Fearless Cities
Ce réseau international de villes repose sur la puissance des villes en tant qu’espaces de changement progressiste et de renforcement des liens entre les communautés au sein de l’espace urbain. Le pilotage des Fearless Cities repose sur des valeurs féministes et pourrait constituer un modèle fort pour les institutions européennes. Les villes ont un rôle majeur à jouer en Europe. Tous les efforts visant à les renforcer doivent être soutenus.
Une Europe féministe
Une Europe féministe a conscience des questions de pouvoir et des déséquilibres majeurs de pouvoir entre les différents groupes en Europe, et elle traite ces problèmes. Elle ne considère pas le pouvoir comme une mauvaise chose en soi, mais elle valorise plutôt l’idée de « pouvoir avec » d’autres groupes plutôt que de « pouvoir sur » ou de contrôle. Une Europe féministe valorise également la représentation égalitaire des hommes et des femmes au pouvoir, et promeut de nombreuses autres idées !
Liberté de circulation
La liberté de circulation constitue l’une des plus grandes avancées de l’UE. Pourtant, dans un contexte de crise de la solidarité européenne résultant de l’augmentation du nombre de réfugié·e·s ayant fui la guerre, la pauvreté et le changement climatique, les frontières sont rétablies et la liberté de circulation est remise en question au sein de l’Union européenne. Nous devons nous battre pour continuer de faire vivre ce principe de base.
Indice de bonheur brut
L’Europe pourrait s’inspirer des meilleurs éléments de l’indice du bonheur brut. Cela impliquerait de soumettre toutes les décisions importantes susceptibles d’avoir un impact sur les personnes, par exemple un accord commercial, à un ensemble d'indicateurs de bonheur. Si les mesures envisagées sont susceptibles de nuire au bonheur, elles doivent être abandonnées. Le bonheur pourrait être une excellente alternative à la croissance économique.
Politique de réduction des risques liés aux drogues
Au lieu de traiter les consommateurs de drogues comme des criminels, cette politique met l’accent sur la réduction des risques et estime que les usagers de drogues sont des personnes ayant besoin d’aide et de traitement. Les politiques rigides de criminalisation des consommateurs de drogue exacerbent la pauvreté et les inégalités et utilisent de précieuses ressources publiques pour les prisons, le contrôle et les procédures judiciaires, sans pour autant traiter les causes profondes du problème. Les valeurs européennes telles que le respect de la dignité et des droits humains, la justice et la non-discrimination exigent des politiques assurant la protection de toutes et tous.
Une transition juste
La transition juste consiste à évoluer d’une économie extractive à une économie réparatrice dans le cadre d’un processus de transition juste. Si le processus n’est pas juste, le résultat ne le sera jamais.
Registre obligatoire des lobbyistes
Le registre actuel des lobbyistes ne fonctionne pas car il repose sur le volontariat. Toutes les organisations faisant du lobbying auprès des institutions européennes devraient publier leurs dépenses liées à cette activité. Toutes les réunions avec des représentant·e·s officiel·le·s devraient faire l’objet de comptes-rendus.
Impôt minimum sur les sociétés
Certains pays d’Europe comme le Luxembourg ou Chypre sont de fait des paradis fiscaux. D’autres, comme la Hongrie et la Pologne, proposent de généreuses exonérations fiscales pour attirer les entreprises. Ainsi, les multinationales ne paient pas justement leur part d’impôts et les milliards d’euros qui devraient être destinés aux écoles, aux hôpitaux et aux transferts sociaux se retrouvent dans les poches du secteur privé. Un impôt européen minimum sur les sociétés mettrait fin à ces procédés immoraux.
Salaire minimum en Europe
Les Bulgares gagnent un dixième de ce que touchent leurs compatriotes européen·ne·s au Luxembourg. Dans un contexte de division internationale du travail, certains pays européens constituent des pays à la main-d’œuvre bon marché où les travailleurs ne touchent pas un salaire décent et où les entreprises européennes délocalisent leurs activités. Les gouvernements de ces pays souhaitent souvent que cette situation n’évolue pas. L’UE a le pouvoir de faire évoluer la situation, en introduisant un mécanisme de convergence entre les salaires minimums et d’autres ratios liés au travail.
Pacte vert pour l’Europe
Le Pacte vert pour l’Europe consiste à restructurer l’économie en profondeur afin de créer des emplois de qualité et un avenir viable. Il s’agit d’un plan visant à mettre fin à l’austérité, à réinvestir dans les communautés, à éviter la catastrophe climatique et à assurer la prospérité des générations futures.
Justice fiscale
Les scandales se succèdent et nous ne pouvons plus tolérer que les entreprises ne paient pas d’impôts, ou peu. Le nombre d’emplois créés ne peut pas compenser la perte des recettes fiscales sur lesquelles les États comptent pour fournir des services publics tels que la santé et l’éducation. Les particuliers doivent payer des impôts, cela devrait donc être aussi le cas des sociétés. L’UE pourrait en faire beaucoup plus dans ce domaine.
Trains
Il faut développer l’accès au train et à des billets abordables et accessibles. L’Europe a besoin d’un réseau ferroviaire unique, détenu par des acteurs locaux, afin de réduire les trajets en avion, d’endiguer le changement climatique et de créer davantage de connexions en Europe.
Listes de vote transnationales
L’élection de candidats en fonction de leur parti plutôt que du lieu de résidence pourrait contribuer à créer une identité européenne plus forte et des perspectives communes.
Traité contraignant de l’ONU sur les transnationales et les droits humains
Ce traité contraignant vise à garantir que les entreprises rendent des comptes en matière de violations des droits humains et de crimes environnementaux. Il est essentiel d’aller au-delà des cadres volontaires actuels en matière de responsabilité sociale des entreprises afin que l’économie soit adaptée aux droits et au bien-être des personnes et de mettre fin à l’impunité des entreprises.
Force de paix européenne non armée
Il s’agirait d’une force semblable aux Peace Brigades Internationals ou au Forum allemand pour le service civil, qui permettrait à du personnel non militaire et non-gouvernemental d’intervenir et de servir de médiateur lors des conflits, à l'instar des opérations de maintien de la paix des Nations unies, mais sans armes :
https://nonviolentpeaceforce.org/.
Droit de vote universel
4 % des citoyen·ne·s européen·ne·s vivent officiellement dans un autre pays de l’UE. En réalité, ce chiffre est encore plus élevé. En outre, des personnes issues d’autres pays que ceux de l’UE vivent en Europe. Ces personnes paient des impôts mais n'ont pas leur mot à dire sur leurs retraites, l’école de leurs enfants, les soins, ou encore leur droit de séjour. Le droit de vote universel pour toutes les élections, basé sur la résidence et non la citoyenneté, constituerait une solution.
Réduction du temps de travail
Les Européen·ne·s devraient pouvoir travailler moins. Une réglementation européenne sur le temps de travail pourrait déclencher un débat indispensable sur le pouvoir et les droits des travailleurs ainsi que sur les inégalités en Europe. Il existe actuellement une différence de plus de 12 heures par semaine entre les pays de l’UE où les gens travaillent le plus et ceux où ils travaillent le moins. Ces différences conduisent les industries à se délocaliser vers les pays « moins chers » de l’UE.